jeudi 28 juin 2007

Il y a un peu plus que la vérité...

J'avoue que je déteste m'énerver, alors je ne lis presque jamais la presse.

Ce matin, après la lecture de la presse genevoise, je me sens irritée.
Entre le qui se ne frega (ou "who cares?!" pour les anglophones) des nouvelles et le n'importe quoi d es titres... bien sûr, ce n'est que mon avis personnel.

Mais sérieusement, ce qui m'irrite, ce sont les nouvelles ou la façon de les présenter?

Question philosophique du jour : Pourquoi ça intéresse autant que Mme. P. Hilton aille, vive, ou sorte de la prison?

Et puis comment ça se fait qu'une majorité de personnes interrogées lors d'un sondage affirment que la place de la femme est auprès des enfants?

Le nouveau ministre britannique : même pose, même épouse respectable, même sourire, même photo, mêmes commentaires...

Le Matin dit à ses lecteurs : "Voici ce qui doit vous choquer!, voici ce qui doit vous intéresser!"

Mais c'est quoi tout ça?!

La Tribune de Genève affiche en gros titre que le peuple genevois a "ras le bol" des dealers. La gauche et la droite sont unanimes. On a même un plan qui désigne les périmètres de vente, distingués en plus par la nationalité respective des dealers.
Ok, on le sait tous, les dealers, ce sont caricaturalement des étrangers, des réfugiés, ou tout ce que vous voulez encore... mais les clients, ce sont bien aussi des suisses non? S'il y a de l'offre, c'est parce qu'il y a de la demande n'est-ce pas?
Mais ce n'est pas la question que je veux aborder ici. LA question, c'est plutôt: dans quel sens va l'information?
Mais il en a plus dans l'article : on évoque la violence. On ne parle plus de malaise social mais de violence... on met dans la scène les enfants, les couteaux et même des tâches de sang sur le quai... les témoignages prennent de l'importance.
Encore, vous l'avez compris : quel effet est supposé produire ce discours?

Je ne me contente pas de me dire que c'est de la presse de masses... Non... il y a un peu plus.
Qui détient le monopole de la vérité?
Pour qui les médias (journal) prennent les gens?

La civilisation a inventé le drame pour donner du sens à son existence...

Dites- moi si j'ai l'esprit tordu...dites- moi, suis-je trop pessimiste? :-(

3 commentaires:

Cedric Jeanneret a dit…

Non tu n'as pas l'esprit tordu, mais oui tu es trop pessimiste ! La presse fabrique bien sa vérité, ou du moins la vérité qu'elle veut présenter à ses lecteurs. Mais chaque lecteur est libre, dans une certaine mesure certes, de choisir quel vérité, et donc quel presse, elle veut lire.

Cela peut parfois être dommageable, et même si je trouve que la presse gratuite est la plus part du temps bonne à jeter. (Bonne à jeter car la vérité qu'elle présente ne me convient pas, trop "brute", trop "people" à mon gout.) Il n'en reste pas moins que je ne suis pas sur que ces lecteurs iraient cherchez une vérité plus élaborée ailleurs.

Donc au final je dirais que chacun à la vérité qu'il mérite. Cela dépend de chacun (avec parfois l'aide des autres, écoles, amis, parents, etc.) de savoir quel vérité cherché, quel journal lui convient.

Lindecise a dit…

Bon... ce que j'ai évoqué dans mon entrée étaient des artciles non pas sur la presse gratuite, mais sur des journaux payants...

Tu as dit un truc qui m'a fait sourire : "La vérité qu'elle veut présennter à ses lecteurs".
Et je me demande: Est-ce que les editeurs tiennent compte de qui sont ses lecteurs?
Et toi tu dis après : "Chacun a la vérité qu'il mérite".

Je ne pense pas que la presse gratuite est bonne à jeter, mais je ne pense pas non plus qu'elle est géniale.
Mon devoir maintenant c'est peut être de voir en quoi son discours tient la route.

Cedric Jeanneret a dit…

c'est le but de toute sociologie digne de ce nom de "voir en quoi son discours tient la route", et dans ce sens je pense que l'analyse de la presse gratuite est une très bonne chose, et une excellente idée pour un mémoire.

Mais je maintient que même si la presse gratuite fait lire une catégorie de personne qui ne lisaient pas avant, je reste septique sur sa capacité à générer chez son lectorat une réflexion dans le sens de la compréhension d'un évènement. (mais j'espère me tromper et je n'attend qu'une chose : qu'on me donne tort.)